*NOV 2020 Sardaigne

2020-11-07

A cette époque de l’année, les jours sont extrêmement courts. Ne souhaitant pas arriver de nuit aux destinations que nous avons choisies mais que nous ne connaissons pas et en raison de la présence d’innombrables rochers et hauts-fonds pouvant mettre en péril notre embarcation, nous avons sensiblement raccourci nos étapes. Nous avions prévu de passer rapidement sur les côtes de Sardaigne pour arriver rapidement en Sicile, finalement nous faisons du cabotage de crique en crique toutes plus belles les unes que les autres et ne parcourons pas plus de 40Mn par jour (et même beaucoup moins) où nous en faisions 60 à 70 au mois d’Aout. La météo est particulièrement clémente et la température de l’eau est à plus de 20°C. Nous avons envie de nous jeter à l’eau mais le vent est tellement frais qu’il ne nous y encourage pas: C’est dommage !

Les mesures anti-COVID en vigueur en Sardaigne imposent la fermeture des bars et des restaurants à 18H. De ce fait quand nous arrivons dans un port le soir il nous est impossible d’aller prendre quelque chose en terrasse et nos achats se limitent à quelques courses alimentaires quand nous trouvons un supermarché ouvert : notre vie à terre est PALPITANTE !!!

Le dimanche 01 novembre, nous continuons notre cabotage. Aujourd’hui cap sur PORTO CERVO le port des milliardaires. Nous avons 7Mn à parcourir, nous déroulons le génois et nous laissons porter sous le soleil d’automne qui chauffe encore un peu les épaules.

Il est midi nous entrons dans la cala de PORTO CERVO et nous mouillons devant le môle principal à l’extérieur du port. Navily nous avait recommandé cette zone de mouillage. Il faut reconnaître que l’endroit est superbe, entouré de luxueuses villas bien intégrées dans le paysage, mais toutes closes. Nous nous préparons un apéritif pour fêter ça, ce ne sera pas tous les jours que cette occasion se reproduira.

Nous prévoyons de mettre l’annexe à l’eau pour descendre à terre mais, un zodiac traverse la baie en notre direction ; HUMM !!! ça ne sent pas bon pour nous. En effet le ‘marinero’ très gentiment nous explique que la Guardia Costera interdit le mouillage dans toute la baie de l’avant port et nous demande de bien vouloir relever notre ancre. Nous nous exécutons et en profitons pour aller visiter le port en bateau. Ce port est visiblement équipé pour recevoir de grosses unités mais il vide à 90%. A terre tous les commerces et restaurants sont déserts : C’est un port fantôme !

Nous reprenons alors le large pour rejoindre la baie voisine, CALA PEVERO, qui est immense et encore assez sauvage. Nous y jetons l’ancre sur un fond de sable et une mer d’huile pour y passer la nuit.

MER a préparé un repas du soir spécialement pour Richard, au menu: POULPE. C’est comme d’hab, une tuerie.

Le lundi 02 nous changeons de nouveau d’endroit, nous prévoyons de nous rendre à PORTO ROTONDO, un petit port de plaisance dans un village plutôt touristique qui présente l’avantage de ne couter que 40 € la nuit. Nous avons besoin de nettoyer MR encore plein de sel de notre descente en provenance d’Ajaccio, de faire le plein d’eau, de laver le linge et cuisiner les repas pour les jours à venir. Nous parcourons les 10Mn et arrivons à l’heure du déjeuner. En chemin nous croisons un yacht de plus de 120 mètres de long au mouillage entre deux iles, il est impressionnant.

Depuis que nous sommes arrivés en Sardaigne, Richard rêve de manger une pizza italienne. Une fois amarrés nous partons à travers les rues à la recherche d’une pizzeria ouverte. Finalement, après avoir marché une heure, parcouru quasiment toute la ville, tout est fermé et nous avons déjeuné dans une sorte de snack: Quelle déception ! De retour sur le port (endroit de la ville le plus animé), en flânant sur les pontons (des plus beaux bateaux bien évidemment) nous avons fait la connaissance de « Pito » capitaine d’un superbe Solaris 68 italien, puis nous sommes rentrés au bateau pour nous occuper de MR.

Le mardi 3 MER a cuisiné toute la matinée pour régaler l’équipage pendant la croisière, Richard a terminé les travaux lancés la veille.

Tout ceci terminé, Il fait toujours très beau temps la mer est belle, nous repartons en direction d’OLBIA à 15Mn de là. En cours de route, nous faisons escale dans la baie ARANCI pour y déguster une planche variée confectionnée par MER bien entendu.

OLBIA est la grande ville de la région, espérons que nous y trouverons un peu d’activité et surtout une vraie pizza italienne pour Richard. Nous faisons la route au moteur en l’absence de vent, bien pour nos batteries, le quai où nous allons est gratuit mais il n’est pas équipé de borne électrique.

A notre arrivée il fait déjà presque nuit, Richard verrouille les coffres et capots de MR car nous sommes en pleine ville sans aucune protection et nous partons nous promener. Sur le chemin du retour nous nous arrêtons chez un glacier pour y acheter 500Gr de glaces italiennes que nous rapportons au bateau.

Le mercredi 4 la journée est dédiée à la visite de la vieille ville, mais aussi à la recherche d’une pizzeria authentique pour y déjeuner. MER utilise internet pour trouver les trois meilleures pizzerias de la ville et nous voilà partis pour les découvrir. Là encore elles sont toutes fermées tout comme une grande quantité de restaurants et bars pour cause de COVID ou de faillite pour certains. Nous mangerons finalement une pizza mais elle manque d’authenticité.

Il n’y a pas beaucoup de monde dans les rues cet après-midi, pourtant il y fait très beau et presque chaud et flâner dans les petites rues est agréable. Nous nous arrêtons de nouveau chez un glacier et y commandons encore deux glaces italiennes (bien crémeuses) que nous dégustons assis sur un banc au soleil.

De retour au bateau Richard traite la partie administrative de sa demande de mise à la retraite et MER repart visiter l’autre partie de la ville.

Le jeudi 5 le baromètre est haut, la mer calme, à 11H nous partons d’OLBIA, après avoir fait un peu de gas-oil, en direction de LA CALETTA à 25Mn. A 13h nous faisons une halte à Punta MORADA pour y déjeuner avec un poulet made in MER arrosé d’un vin blanc Sarde (un Vermentino) bien frais.

Puis nous repartons en abandonnant cette couleur turquoise que prend la mer sur les fonds de sable des calas. Arrivés à LA CALETTA nous mouillons à l’extérieur du port pour passer la nuit. Le petit village de pêcheurs ne semble pas très animé.

Le vendredi 6, aujourd’hui nous avons 40Mn à couvrir entre LA CALETTA et ARBATAX. L’anticyclone est toujours bien installé, le vent du Nord est faible ce matin. Il est 9h30 nous levons l’ancre. Vent arrière, le génois déployé le moteur à 1000 rpm/mn et nous voilà repartis, en cours de route nous passons devant la plus belle plage du monde (selon les sardes). Il est vrai que le paysage est splendide mais est-ce vraiment la plus belle ???

Enfin nous continuons notre route. Depuis ce matin nous avons deux lignes de pêche à l’eau. Il est 13H, c’est l’heure de l’apéritif et hop le moulinet d’une canne se met à chanter, à bord tout le monde (enfin tous les deux) passe à son poste de combat, la trappe arrière s’ouvre nous sommes prêts. Richard finit par remonter une bonite de 47cm. Elle est dans la norme et nous la gardons et nous reprenons notre « train-train ».

Il est 14h10 MER sort avec une planche bien garnie de charcuteries, fromages et légumes pour déjeuner, nous nous mettons à table. A 14H30 le moulinet de la même canne se remet à chanter et de nouveau le bateau passe en alerte rouge. Nous remontons une autre bonite, elle était plus combative que la première. Une fois à bord elle se révèle être plus grosse que la précédente. Super nous venons de reconstituer notre stock de poissons.

Arrivés à ARBATAX nous décidons de découvrir le port mais HO surprise un zodiac de la GUARDIA di FINANZA nous interpelle pour contrôle des papiers. Nous leur faisons passer les papiers du bateau et de son équipage qu’ils récupèrent à leur bord à l’aide d’une épuisette et nous attendons. C’est la peste, vont-ils nous demander le test COVID que nous n’avons pas ou encore notre inscription aux services de santé du pays que nous n’avons pas fait, bref on n’est pas tranquilles. Leur zodiac s’est écarté pour vérifier tout ceci. 15 minutes plus tard ils reviennent vers nous et remettent nos papiers dans leur épuisette et nous les tendent pour que nous les récupérions en nous souhaitant bon voyage. OUF !!! Nous entrons dans le port rapidement pour nous faire une idée et nous repartons dans la cala PORTO FRAILIS de l’autre coté du village bien à l’abri du vent de Nord pour y dormir. Une fois l’ancre à l’eau, nous sommes enfin posés, MER peut enfin préparer les filets de poisson.

Le samedi 7, la nuit a été calme, il fait déjà grand jour et le soleil vient frapper nos visages à travers les hublots. Nous sortons de la cabine pour profiter de ce soleil qui chauffe déjà l’atmosphère. Ce sera petit déjeuner dehors en maillot ce matin !

Puis nous descendons à terre pour visiter la ville et rechercher une authentique pizzeria italienne. Dans le quartier où nous sommes tout est déjà fermé pour l’hiver.

Nous marchons alors jusqu’au port et là il y a effectivement une ‘vie’. Nous trouvons aussi la pizzeria que nous a recommandée une habitante locale. Nous décidons de la tester. Pour commencer ce sera un Apérol Spritz pour MER et un Campari Orange pour Richard. Puis nous enchainons par un plat de raviolis zucchinis aux coques et gambas pour MER et une pizza avec des joues de porc pour Richard, le tout arrosé d’un vin rouge local. Cette fois-ci la pizza était à la hauteur et les raviolis succulents. Si un jour vous vous arrêtez à ARBATAX nous vous conseillons le restaurant « LA COMIDA » sur le port.

Après ça nous rentrons vers le bateau et nous nous arrêtons sur la plage pour faire une petite sieste, ce sera le vent frais de fin d’après-midi qui nous réveillera et nous fera rentrer au bateau. En annexe, nous longeons la côte pour profiter du paysage.

à suivre le sud de Sardaigne, en route vers la Sicile…