*OCT 2020 Corse et Nord Sardaigne

2020-10-31

Bonjour, nous revoilà ! Le temps passe très vite et nous ne voyons pas s’écouler les journées. Cette semaine encore notre prévision d’emploi du temps à 2 jours a été complètement chamboulée. Mouillés devant Ajaccio, nous pensions continuer notre visite de la Corse par le golfe de Porto et l’anse de Girolata. Pour cela nous attendions que le vent d’Ouest (assez fort) se calme, ce qui était prévu pour vendredi. D’autre part nous avions pris rendez-vous pour nous faire faire un test PCR lundi prochain afin de rejoindre la Sardaigne. EH BIEN NON !!! ON ANNULE TOUT. Mercredi MANU avait besoin de s’exprimer sur les ondes. Ce n’était pas son meilleur discours, de plus ça a eu l’air de déjà vu. Il n’en est pas moins vrai qu’une fois encore il a verrouillé le pays et une partie de son économie. En bref ‘ceux qui ont quelque chose à faire d’important pourront se déplacer, les autres (dont nous faisons partie) sont condamnés à rester chez eux’. Il aurait pu le dire comme ça, nous aurions tous gagné du temps. Bref, nous avions une décision à prendre : Restons-nous au mouillage devant Ajaccio ou continuons-nous à naviguer ? Ce n’était pas difficile, réponse : ON S’EN VA ET VITE avant le confinement, fort vent d’Ouest ou pas !

Le dimanche 25 le soleil brille depuis tôt le matin. Nous attendons nos invités (pour rappel les Biboux, Mat et sa famille) pour faire une ballade, en bateau cette fois, jusqu’à Cala CONCA. Nous avons découvert cette petite cala lors de notre remontée vers Propriano. Il est 10h30, ils sont là sur la plage de Campo Moro où nous avons passé la nuit. Richard leur avait décrit MR comme étant le plus gros bateau de la baie. Mais non, dans la nuit TIARA, un Alloy de 177fts (environ 54 mètres) est venu mouiller non loin de nous.


Finalement ils nous trouvent et Richard fait deux allers retours pour embarquer tout le monde. Les enfants montent en premier et sont impressionnés par la taille de MR et ils le seront encore plus quand ils vont découvrir l’intérieur. Tout le monde est à bord, nous mettons en route au moteur en l’absence de vent. Arrivés à Cala CONCA, il n’y a que deux petits bateaux à l’intérieur, nous pouvons donc mouiller et comme la sardine dans le port de Marseille, nous en avons bouché l’entrée.


Il fait beau et chaud, l’eau est limpide à 20°C, nous nous préparons pour la baignade. Tout le monde profite de cette météo clémente pour plonger et nager. Pour le pique-nique, nos invités avaient largement prévu en plus des bouteilles de gin qu’ils ont apporté. Donc après le bain c’est : APERO ! Nous passons une journée très détendue puis nous rentrons vers notre point de départ pour y arriver et mouiller avant la nuit. Une fois en place, il fait nuit, nous prenons un dernier verre et déposons nos amis sur la berge pour rentrer chez eux avant le couvre-feu.

Le lundi 26 nous partons le matin vers le golfe d’AJACCIO, il y a beaucoup de vent et la mer est déjà très formée, voire désagréable. Nous n’avons que quelques miles à parcourir. Arrivés dans le golfe nous cherchons à nous abriter de cette houle d’Ouest, nous finissons par nous installer dans l’anse de PORTOGLIOLO.

Comme d’habitude nous sommes seuls. Il ne fait pas beau au point de déjeuner à l’intérieur et Richard enchaînera par une petite sieste. Dans l’après-midi MER le réveillera, le vent a tourné et nous sommes travers à la houle, MR roule bord sur bord. Il est urgent de trouver un autre abri pour la nuit. Nous partons, tardivement à la tombée de la nuit, vers AJACCIO. Nous y arrivons une heure plus tard et mouillons devant port Charles Ornano.

Nous avions lu des commentaires déplaisants à propos de ce port qui est près de toutes les commodités du centre ville (bruit des voitures, gaz d’échappement des ferrys accostés juste derrière, personnel du port peu serviable…). En fait, le ferry n’est là que la journée, le soir à 19h il prend la mer pour ne revenir qu’à 7h le matin. La circulation de la nuit ne nous a pas gêné car quasi inexistante (couvre-feu oblige) nous avons donc dormi comme des bébés. Pour le personnel du port, il nous a gardé l’annexe pendant deux jours devant la capitainerie et nous a autorisé à faire le plein d’eau de MR sans dédommagement. Nous n’en attendions pas tant.

Le mardi 27 dès le matin nous partons en excursion à travers la ville, le centre est agréable avec ses maisons de couleurs, ses magasins aussi nombreux que variés et une quantité importante de restaurants. Nous nous arrêtons dans un typiquement corse pour déjeuner.

Nous passons devant le terminus du petit train à touristes, nous y prenons deux billets pour bénéficier de la visite guidée de la vieille ville, de la citadelle, de la grotte de Napoléon ainsi que de sa maison natale avec pour finir, un aller retour vers les iles Sanguinaires.


En rentrant le soir, nous nous achetons des sushis pour dîner et allons faire les courses à LECLERC.

Le mercredi 28 nous cherchons un laboratoire d’analyses médicales pour faire un test PCR nécessaire pour entrer en Italie. Après plusieurs recherches infructueuses, nous trouvons le seul labo d’AJACCIO qui pratique cet acte ! Nous prenons donc rendez-vous pour lundi 17h30, et oui nous serons de retour du golfe de PORTO et anse de GIROLATA où nous prévoyons de rester vendredi, samedi et dimanche. Nous sommes repartis nous promener en ville sous le soleil.

Le midi, ou plutôt à 14H30, nous nous sommes arrêtés déjeuner sur le port au restaurant Tra Di Noi recommandé par ELODIE et tenu par sa cousine. Nous avons bien mangé, les plats sont d’orientation asiatique ce qui a rappelé de bons souvenirs à MER du temps de ses déplacements en Asie.

Avec les effets du changement d’heure qui nous ont perturbé (il fait nuit à 17H45) nous n’avons quitté notre table qu’à 16H pour rentrer au bateau et faire le plein d’eau. Il est 20H, MANU entre en scène et que nous annonce-t-il ? UN RECONFINEMENT de tout le pays : ## @@! ! grrr … « EH OUI, ce n’est pas la joie. Adieu la visite du golfe de PORTO etc etc… Bon, une rapide réflexion nous oriente pour un départ demain de bonne heure vers Bonifacio pour y faire un peu de gas-oil puis vers la Sardaigne où nous prévoyons d’arriver en fin d’après-midi. Il est pour nous hors de question de rester confiné au mouillage à AJACCIO pendant au moins un mois.

Le jeudi 29 Départ d’AJACCIO à 7H10, la mer est au repos et la sortie du golfe se fait au moteur dans des conditions agréables, mais ce ne dure pas, à 9H nous filons déjà à bonne vitesse sous voile et la mer grossit. 10H la mer grossit toujours pour atteindre une hauteur moyenne de deux mètres, le vent d’Ouest forcît encore MR est lancé à plus de 8kts avec des pointes à 10kts : ça commence à BOOSTER et ce n’est pas finit. Il est Midi, nous approchons de BONIFACIO. La mer de NORD-OUEST est bien formée et le vent doit encore fraîchir en début d’après-midi.

Video Navigation d’Ajaccio à Bonifacio

A 13H nous entrons au port pour ravitailler, mais personne à la station service pour nous aider à l’accostage, il y a des rafales de vent qui ne nous simplifient pas la manœuvre. Finalement MER attrape une amarre, Richard une autre mais avant d’avoir eu le temps de les tourner aux taquets le vent pousse MR contre le quai de la station et lui provoque une belle éraflure sur le gelcoat de l’étrave. C’est la peste !!!
ça y est, nous sommes amarrés et la station ouvre à 14H. MER part faire quelques courses au supermarché du port et Richard range les voiles et les amarres. Plus-tard, nous grignotons un peu de charcuterie corse et toujours pas de pompiste. Richard tente de le joindre à plusieurs reprises sans succès. Nous décidons alors de repartir pour arriver en Sardaigne de jour, avec tous les cailloux qu’il faudra éviter! Il est 15H, nous sortons du port, envoyons de la toile et c’est reparti. En effet, le vent est encore monté d’un cran: 29-30kts établis et des rafales à 35kts la mer est forte, il nous reste 15Mn à parcourir pour arriver Cala LISCIA en Nord Sardaigne. Ce matin nous avons parcouru les 48Mn qui séparaient AJACCIO de BONIFACIO en 6H (bonne moyenne).

Comme ce matin, les vagues de trois quart arrière déroutent le pilote qui régulièrement se laisse embarquer. Richard est à la barre, c’est sport, nous portons uniquement le génois, MR est lancé en permanence à plus de 9kts au portant et fait des pointes allant jusqu’à 19 kts pour le meilleur surf. Nous traversons les bouches de Bonifacio à une vitesse impressionnante, MR se comporte plus que bien il est stable, sans surprise et assez facile à barrer malgré les ‘montagnes d’eau’ qui nous arrivent de l’arrière. A mi-chemin, sur une proposition de MER, nous enroulons le génois pour le remplacer par la trinquette: c’est effectivement plus sécurisant, le bateau perd un peu de sa puissance et la vitesse descend d’un nœud et demi. Nous préservons ainsi notre génois.

Il est 16H40 nous arrivons à notre destination dans une baie immense, totalement déserte et sauvage dans laquelle le vent et la mer n’ont aucun effet: « C’est un lac », ça repose un peu les épaules du barreur. Mouillés devant une plage infinie, par 10m de fond, nous profitons enfin du bonheur d’avoir fuit le confinement.

Le vendredi 30 à 9H nous ouvrons l’œil, nous sortons dans le cockpit, le soleil est déjà très haut dans le ciel, la mer est d’huile le paysage est fantastique et désert hormis une planche à voile à l’Est de la baie et un Kite au Nord Est (là où il y a un peu de vent).

Nous décidons de descendre à la plage pour aller marcher dans le sable. Nous avons parcouru plus de 6km aller/retour.

Puis nous sommes allés découvrir de petites plages plus discrètes où MER a ramassé au moins un kilo de coquillages pour réaliser un tableau (il va falloir ouvrir une galerie bientôt pour exposer ses œuvres). De retour au bateau, RICHARD bricole, puis lorsque MER est de retour nous réparons le radar qui ne voulait plus fonctionner: c’est la prise au niveau du radar qui était oxydée. Depuis on voit passer sur l’écran la planche à voile derrière MR, il n’a jamais aussi bien marché.

Dans l’après-midi, nous partons pour Porto RAPHAEL à 5Mn de là.

L’endroit est superbe, l’urbanisation est essentiellement constituée de somptueuses villas secondaires bien intégrées entre les roches et les arbres de la cote. Celles qui sont en première ligne ont toutes une petite plage privée et un ponton pour accoster en bateau. Nous dormons sur place dans un calme absolu car toutes les habitations (ou presque) sont closes il n’y a que très peu de monde à terre.


Le samedi 31 octobre après avoir petit déjeuné « en terrasse » au soleil nous sommes repartis vers CANNIGIONE c’est un port plus grand et normalement plus animé.

La navigation entre les îles est splendide.

Nous arrivons à destination pour déjeuner, petite planche de charcuterie et fromages corses plus les secrets de MER (comme d’habitude).

Vers 16H nous descendons à terre, le port est très propre mais il n’y a pas grand monde. Nous partons en promenade à travers le village, la encore 80% des habitations sont fermées et la plupart des commerces et restaurants aussi. Nous trouvons un supermarché nous y entrons pour faire quelques courses. Aujourd’hui c’est Halloween, hé bien ! nous le fêterons avec des raviolis artisanaux et une bouteille de vin.