*DEC 2020 TUNISIAN ROAD TRIP

2020-12-13

Nous voilà de retour à bord de notre fidèle MR amarré dans la marina de Bizerte, après un road trip d’une semaine à travers la Tunisie.

Ce fut une semaine intense, vous le verrez sur les photos mais la vérité est que nous l’avons beaucoup appréciée et nous espérons que vous aussi (même si c’est un peu plus long que d’habitude).

Le Samedi 5 nous quittons la marina à bord de notre Suzuki de location à destination de Carthage et Sidi Bou Said à plus de 80km. A Carthage, ancienne capitale punique du pays, détruite par les romains puis reconstruite à la mode de Rome, nous avons visité la villa et le théâtre romains, d’où nous avions une vue imprenable sur le palais présidentiel, ainsi que les thermes d’Antonin.

Ces lieux de vie du IVème siècle après JC révèlent aux visiteurs le faste dans lequel vivaient les romains, pour la plus part oisifs, de cette époque.

Puis nous repartons vers Sidi Bou Said, pittoresque petit village voisin dont le centre historique très bien conservé est envahi par des marchands de souvenirs et autres produits locaux. Mais avec COVID il n’y a plus de touristes étrangers et le commerce y est devenu très difficile. Autant les marchands que les guides touristiques sont prêts à tous les sacrifices pour engranger quelques dinars et rapporter de quoi faire manger leur famille le soir en rentrant. Malgré leur détresse ils restent encore agréables et sympathiques.

Dans l’après-midi nous reprenons la route en direction de Monastir à 186km. MER y a réservé une nuit dans un Dar entièrement restauré au milieu de la médina nommé DAR BENTI (maison de la fille). A notre arrivée juste avant le couvre-feu de 19H le WE, nous y rencontrons SARAH, la propriétaire, qui nous accueille fort gentiment et nous présente sa maison superbement restaurée. Pour les novices que nous sommes, il est difficile d’imaginer une demeure à l’intérieur aussi majestueux en plein milieu de la vie tumultueuse du centre-ville.    

Le dimanche 6 au lever, nous nous dirigeons vers la salle à manger. Sarah nous y attend et nous sert un petit déjeuner gargantuesque en prenant soin de nous expliquer ce que nous mangeons et la tradition du dimanche: le beignet bambalouni.

Puis elle nous propose de nous présenter sa ville. A 10H nous montons dans sa voiture et faisons le tour de la ville et du port (bien évidemment). Puis nous la remercions et reprenons notre Suzuki pour approfondir la visite.

Nous visitons le mausolée Habib Bourguiba (tombeau du premier président de la république tunisienne) majestueux monument planté au milieu des tombes du cimetière.

Nous nous dirigeons ensuite vers le Ribat voisin, monastère forteresse du VIIIème siècle.

Enfin nous allons faire quelques achats dans un magasin recommandé par Sarah. Non sans regret nous quittons Monastir, nous nous sommes promis de revenir une prochaine fois et profiter un peu plus du DAR BENTI. 

Nous reprenons notre route vers le sud en direction d’El JEM, petite ville du centre du pays, pour y visiter son amphithéâtre à peine plus petit que le colisée de Rome. Pas de chance à notre arrivée les grilles sont fermées, nous pouvons seulement en faire le tour et admirer l’architecture spectaculaire de cet édifice qui date du IIIème siècle après J-C.

Enfin à la nuit nous nous rendons à SFAX (deuxième ville du pays après Tunis et capitale de l’huile d’olive) pour y passer la nuit. Nous profitons du restaurant terrasse (couvert) dans lequel de nombreux locaux se donnent rendez-vous pour passer la soirée malgré le couvre-feu. Nous y goutons une très bonne harissa à l’huile d’olive et prenons la décision d’acheter de l’huile avant de quitter la ville.  

Le lundi 7 nous avons 284KM à parcourir pour rejoindre DOUZ petite ville à la porte du désert. Nous quittons l’hôtel et partons à la recherche d’un pressoir à olives pour y acheter de l’huile. En suivant les indications du serveur du restaurant et du GPS nous n’y arrivons pas. Heureusement une âme charitable nous a conduit à l’une d’entre elles, soit disant la meilleure ! Nous entrons dans un espace où les cultivateurs arrivent avec leur pickup chargé, à toucher parterre, de sacs d’olives pour vendre leur récolte. Mais il nous faut des bidons pour mettre l’huile alors nous repartons en chasse de bidons. Les ayant enfin trouvés nous achetons 13 litres de la meilleure huile d’olive de tout le pays !!!!

Et nous voilà de nouveau sur la route, prochaine étape MATMATA à 223Km de là. Le site est connu pour ses habitations troglodytes creusées de cavités aménagées en pièces à vivre ou à dormir autour d’un cratère central servant de cour. Au-dessus de ces pièces sont creusées d’autres cavités servant de grenier à grains. Nous en visitons certaines dont le célèbre hotel Sidi Driss qui a servi de décors au tournage de Star Wars en 1976 et en 2000.

Nous reprenons ensuite la route vers DOUZ (à 91Km). Nous avons prévu d’y passer la nuit avant de repartir demain dans le désert. C’est une petite ville après laquelle il n’y a plus que du sable et des dunes. Ici comme partout en Tunisie COVID a encore frappé, la plupart des complexes hôteliers sont totalement fermés et désaffectés. Celui dans lequel nous descendons dispose de 70 chambres et seules 3 seront occupées cette nuit.

Le mardi 8 nous prenons la matinée pour visiter DOUZ. Nous parcourons les marchands de tapis Berbères, et autre productions locales tous réunis sur la place centrale. Ici, comme ailleurs pas un touriste à l’horizon.

Richard aurait aimé louer un 4X4 et nous conduire lui-même au campement. MER s’est employée à l’en dissuader en écoutant les divers commentaires et finalement nous réservons bien un 4X4 mais avec chauffeur. Nous avons rendez-vous à 13H avec le chauffeur d’un imposant 4X4 japonais qui vient nous chercher pour nous conduire à 100Km dans le désert du Sahara oriental pour y passer la nuit en camp de toile. C’est pour nous une aventure insolite.

CAMP MARS est un campement touristique de 28 toiles de tente pour dormir et d’une beaucoup plus grande pour se restaurer et y assister à des spectacles berbères; mais ça sans compter avec COVID . Il faut plus de 2H pour y arriver.

Au début la route est goudronnée et le 4X4 fonce à vive allure au milieu du sable et des dunettes. Il y a beaucoup de vent et le sable fin vole et ressemble à  un brouillard au ras du sol. Ce brouillard traverse la route et forme par endroits de véritables dos d’ânes naturels qu’il faut éviter ou passer lentement. Plus loin la route se transforme en piste au sol dur parsemé de bosquets et de pierres, puis il n’y a plus de repère pour rouler mais notre pilote connait le chemin par cœur (la suite nous le démontrera).

Au bout d’une heure, nous faisons une petite pause de 5mn puis nous reprenons notre progression. Un moment plus tard le paysage change encore le sol plat et dur laisse la place à un enchevêtrement de dunettes (environ 3 mètres de haut) de sable fin, blond et mou dans lequel NURLI (notre pilote) laisse s’exprimer tout son art et sa connaissance du désert. Le 4X4 vole comme un bateau en mer peut lutter contre les vagues, puis les dunettes laissent la place à de véritables dunes qu’il faut gravir mais derrière lesquelles il ne faut pas tomber car elles sont particulièrement abruptes.

Là, la conduite dans le sable devient vraiment du pilotage haut de gamme. Bien sûr nous sommes ballotés d’un coté à l’autre dans la cabine mais à aucun moment nous n’éprouvons la moindre frayeur. Bravo Nurli. Au bout de 2 heures nous voyons enfin apparaitre notre campement. MER pense un moment à ce qu’aurait pu être ce voyage avec Richard aux commandes. Nous serions peut-être arrivés, mais l’aventure aurait été de passer la nuit dans le 4X4 au milieu du désert plutôt que sous la toile. Enfin bref !!!

Nous sommes accueillis et on nous mène à notre toile de tente. C’est une tente hexagonale à toit pointu avec une excroissance qui abrite le lavabo, la douche et le WC. Excusez les termes modernes employés car ce n’est pas tout à fait ce que nous connaissons dans notre quotidien. Le WC est constitué d’une lunette et d’une cuvette recouverte d’un sac plastique. A côté il y a une bassine de sciure. Le lavabo est un bidon d’eau qui surplombe une bassine avec un écoulement dans le sable. La douche, elle est composée d’un bac à douche sculpté dans le sable avec deux bidons d’eau à se verser sur la tête. On ne sait vous dire si elle est pratique car nous ne l’avons utilisée ! Pour des villageois incultes du désert c’est surprenant !!!

Dans la partie centrale de la tente est installé un grand lit avec draps et couverture et une table de salon à côté d’un petit canapé en fer forgé. Le chauffage ressemble à une chauffe plate à alcool mais il parait que ça chauffe assez bien. Le sol est recouvert d’une multitude de tapis berbères et la voute est habillée d’une toile de satin faisant penser aux contes des mille et une nuits. Bien entendu l’éclairage est à la bougie.

Une fois la découverte de notre petit chez nous terminée, nous sommes montés en haut de la dune à coté pour admirer le coucher du soleil. C’EST SUPERBE !

Une fois la nuit tombée nous redescendons vers la tente de restauration. Un deuxième 4X4 est arrivé. Le gérant a allumé un feu extérieur autour duquel tout le monde s’est rassemblé (4 personnes). On n’est pas les uns sur les autres ! Le responsable du camp a préparé sous nos yeux un pain de sable, spécialité du désert. C’est une boule de pâte à pain pétrie, puis aplatie sur un torchon posé à même le sol. Après cette étape de préparation le pain est cuit dans les braises et le sable. Au bout de quelques minutes il en est ressorti et nettoyé du sable et charbon de bois à l’aide d’un torchon. Il est alors prêt à être manger. C’est très bon. Le moment est agréable. On a vraiment l’impression d’être seuls au monde. Le vent s’est calmé et le silence nous envahit.  Au-dessus de nos têtes s’est déployée la voie lactée et son panache d’étoiles, tout comme quand on est en mer. C’est magique !

Nous sommes appelés pour aller diner, nous nous sentons un peu perdus dans cette pièce destinée à recevoir 70 personnes. Après le repas nous rentrons ‘chez nous ‘ où la température est devenue agréable et nous passons une très bonne nuit seuls au milieu de rien.

Le mercredi 9 matin, au lever la température est fraîche dans la tente, nous faisons une toilette de chat (les dents, le museau et c’est à peu près tout), nous rangeons notre sac et allons petit déjeuner. Il fait toujours beau temps même s’il y a quelques nuages dans le ciel du désert.

Puis nous remercions nos hôtes, remontons dans notre véhicule et rentrons à Douz. Avec la lumière du matin, le désert a changé de physionomie, il n’y a plus de trace dans le sable et Nurli doit encore se fier à son instinct pour retrouver sa route.

A l’arrivée nous faisons une petite balade en dromadaire pour voir.

Visiblement, ce n’est pas la tasse de thé du marin Richard qui a l’air totalement constipé assis sur cet animal !

En milieu de journée nous reprenons la route à bord de notre Suzuki en direction de TOZEUR à 125Km, capitale tunisienne de la datte ‘Deglet Nour’. La route traverse le Chott El Jerid, saline immense asséchée en cette période. 

Le soir, même scénario que les autres soirs: arrivée à l’hôtel, repas à menu unique et coucher à 22H au plus tard. Demain ce sera visite de sites naturels.

Le jeudi 10 aujourd’hui, nous sommes sur le chemin du retour.

Notre escale prévue ce soir sera la ville de KAIROUAN à 291 Km de Tozeur. Nous partons dans un premier temps en direction de CHEBIKA site naturel où coule une source d’eau chaude alimentant ainsi une belle oasis de palmiers.

Nous faisons la visite avec un guide qui nous fait découvrir les moindres recoins de ce village oasis abandonné suite à une inondation.

Puis nous nous rendons à MIDES à quelques kilomètres de là, toujours en compagnie du guide. Nous allons visiter le ‘Grand Canyon de Tunisie’ A l’arrivée nous découvrons une superbe palmeraie derrière laquelle se trouve l’ancien village de MIDES construit en bordure d’un grand canyon. Le guide nous fait descendre dans le fond où nous admirons l’immensité des falaises qui nous surplombent.

En milieu de journée, nous déposons le guide et faisons route vers Kairouan. La route est longue et pénible, dû à la multiplicité d’engins qui circulent sur la même voie. Nous avons croisé des camions pleins de monde. C’est la saison de la récolte des olives.

Nous n’avons rien réservé pour ce soir et il n’y a pas beaucoup de possibilités d’hébergement à Kairouan. Nous décidons alors d’aller jusqu’à PORT EL KANTAOUI près de SOUSSE  grande ville touristique au bord de la méditerranée.

Le vendredi 11 ce matin nous prenons notre temps, puis nous nous rendons au restaurant, il fait une journée ensoleillée et sans vent, nous prenons donc notre petit déjeuner en terrasse et en t-shirt.  Ce dernier est frugal.

Après ce bon moment, nous quittons l’hôtel et allons voir la marina, comme si c’était une nécessité pour nous. C’est un joli petit port entouré de bâtisses blanches aux balcons bleus où les gens semblent bien vivre.

Nous quittons cet endroit pour ensuite nous rendre à la médina se Sousse. Nous parcourons les ruelles du souk et nous nous laissons tenter par l’achat des derniers cadeaux de noël.

Vers 16 heures nous quittons SOUSSE pour YASMINE HAMMAMET autre endroit touristique de la côte au sud de Tunis. Ici la marina est plus grande, elle est comme hier entourée de résidences et hôtels touristiques donc vides en ce moment.

Nous nous arrêtons dans un petit restaurant sur le port pour manger un morceau avant de reprendre la route en direction de BIZERTE. Sur la route du retour, la nuit est tombée et nous rencontrons la pluie ce qui ne rend pas la conduite de la Suzuki facile. Enfin nous arrivons au port et MR est là à nous attendre. Nous déposons notre véhicule et sous la pluie nous rejoignons notre bateau.

Là, c’est la surprise, impossible d’ouvrir la trappe du garage pour monter à bord, nous trouvons une passerelle sur le quai que nous utilisons pour monter sur MR, mais toujours impossible d’ouvrir la trappe. Une fois dedans, Richard découvre rapidement que l’alimentation électrique avait sauté et que la batterie arrivée en limite de basse tension s’est mise en sécurité coupant ainsi toute consommation: La PESTE ! Dehors il pleut toujours. Enfin nous arrivons à ouvrir la trappe, MER peut monter à bord avec les sacs et nous sommes arrivés chez nous (même s’il faut recharger les batteries et résoudre le problème électrique).

La semaine prochaine retour en France et en Argentine pour passer les fêtes en famille et avec des amis.   

Bonnes fêtes ! Nous serons de retour en Fevrier !